Aujourd’hui, je veux te parler d’amour. D’amour de soi. Toi et moi, on sait bien que c’est la base pour être heureuse. Et pourtant…

Tu vis avec toi, ta personne, depuis des années. Mais malgré cette cohabitation, est-ce que tu te comportes avec toi comme si tu étais en couple, en union libre, ou carrément séparée de toi-même ?

J’ai réalisé que m’aimer n’était pas toujours évident pour moi. On peut penser s’aimer, et pourtant, des signes plus ou moins subtiles révèlent le contraire.

C’est ce que j’ai découvert un peu malgré moi.

Voici comment.

Amour de soi - apprendre à s'aimer - Confiance en soi - Nature de déesse

Un ami qui te veut du bien

Avant de parler d’amour, je veux te parler d’amitié. Enfin… Ça va ensemble, les deux parlent d’amour, à mes yeux.

Une histoire d’amitié

¤ Laisse-moi te raconter une histoire, une histoire d’amitié.

Je ne sais plus qui me l’a contée, mais elle m’a marquée et a provoqué en moi un changement de regard.

C’est l’histoire d’une femme, Marie-Louise. Son mari, un homme qu’elle a passionnément aimé, est décédé il y a 4 ans. Depuis peu, elle se sent enfin prête à rencontrer de nouveau quelqu’un. Oh, elle reste encore un peu mal à l’aise, et pas tout à fait sure d’elle, mais elle trouve tout de même le courage de s’inscrire sur un site de rencontres.

Alors qu’elle ne s’y attend pas vraiment, elle fait la connaissance d’un homme, Éric, du même âge qu’elle. Il partage sa passion de la danse, et ils passent des heures à discuter par courriel. Quelque chose vibre entre eux.

Après plusieurs semaines d’échanges passionnants, ils décident enfin de se rencontrer. Ce sera dans un restaurant chic de Paris, dans le quartier de Marie-Louise. Pour l’occasion, elle se fait belle. Le jour J, à 20h, elle se rend dans le restaurant où Éric a réservé une table.

Il est là, il l’attend.

Elle s’assoie en face de lui et ils commencent à bavarder.

Contre toute attente, au bout de 10 minutes seulement, Eric se lève.

Il la remercie, et lui dit que, finalement, elle ne lui plaît pas et qu’il préfère ne pas perdre plus de temps.

Marie-Louise est sous le choc. Elle ne sait plus quoi penser, ni même comment réagir. Tout semblait si bien aller…

Pour se rassurer un peu, elle appelle son meilleur ami. Au bout de 2 sonneries, il décroche. Marie-Louise lui explique la situation. C’est alors qui lui répond sèchement :

« À quoi est-ce que tu t’attendais ma pauvre fille ! Non mais franchement, à ton âge, avec un cul pareil… T’es trop naïve. Faut t’en prendre qu’à toi-même. »

Comment as-tu réagi en lisant cette histoire ?

Moi j’étais choquée. Comment un ami, de surcroit son meilleur ami, peut-il lui dire une chose pareil.

Je me suis dit : « C’est qui ce c*%$# d’abord ! C’est pas un ami, c’est clair ! Comment il peut être aussi insensible et dur avec elle ! »

¤ Toi aussi ça te révoltes. Non ?

Maintenant, changeons de point de vue.

Imaginons que ce meilleur ami n’existe pas.

Il n’a jamais existé.

Ces paroles, ce sont celles de Marie-Louise. Ce sont les paroles qu’elle s’est dites lorsqu’Éric est parti et a quitté la table.

¤ Est-ce que ta réaction est différente ?

La mienne l’a été.

Tout à coup, j’ai trouvé ça moins grave.

Ce n’était pas quelqu’un qui lui avait vraiment dit ces paroles blessantes, ce n’était que son jugement intérieur. Mais pourtant, quand on y pense, est-ce que ce serait moi grave ? Ces pensées sont d’une extrême violence et tout aussi réelles que si prononcées par quelqu’un d’autre…

Cette histoire m’a remuée. Elle a mis le doigt sur quelque chose.

Pourquoi, lorsque cela vient de nous, le jugement est censé être moi grave. Pourquoi est-ce que je pensais que si c’était moi qui choisissais de me dire des paroles humiliantes, blessantes, c’était moins grave ??? Ça n’a pas de sens. Non ?

Ce soi-disant meilleur ami qui nous dit « la vérité » pour notre bien, alors qu’en réalité ça fait si mal, est-ce qu’en fait ce n’est pas ce que l’on fait tous les jours ? Est-ce qu’au lieu de penser qu’il fait ça pour notre bien, on ne pourrait pas commencer par le faire taire !?

Je dois avouer que j’ai un « ami qui me veut du bien ». Il est souvent sur mon dos à me critiquer. Depuis quelque temps, je l’envoie paître un peu plus régulièrement. Mais il continue de se pointer alors que je ne l’ai pas invité.

Est-ce que toi aussi, tu as un meilleur ami qui soi-disant te veut du bien ? 

Je suis en couple avec mon meilleur ami

La déclaration d’amour de mon meilleur ami

Le texte qui va suivre a été écrit par mon meilleur ami, je l’ai laissé tel quel.

Je suis en couple avec Agathe depuis 30 ans déjà. On est ce qu’on appelle un vieux couple, on se connaît bien, pourtant de temps en temps, elle réussit encore à me surprendre. Bon, elle me surprend surtout quand je lui laisse faire ce qu’elle aime, car le reste du temps, lorsque je lui dis quoi faire, alors, je dois dire que ses réactions sont pas mal prévisibles. Elle échoue. Généralement, on s’entend bien. Mais parfois, elle est chiante. Parfois je suis carrément amoureux d’elle. Mais ça dure pas très longtemps.

On est ensemble depuis notre plus jeune âge. On s’est rencontré très tôt. Certains disent même qu’on était destinées, que je l’ai choisie avant ma venue au monde. Pourtant, il ne m’a pas semblé. C’est une fille comme les autres. Bon, j’ai tout de même conscience qu’elle a un petit truc de spécial. Un truc unique, quoi.

Les premières années on s’entendait vraiment super bien. On était juste heureux d’être ensemble. On était gamins, on jouait beaucoup ensemble. On se marrait pas mal, aussi.

Et puis, je ne sais pas très bien quand ça a commencé. Au bout de quelques années, je dois dire que, quand elle tentait quelque chose de nouveau, la plupart du temps, je me disais qu’elle n’allait jamais y arriver. Souvent j’étais découragé. Parfois j’étais même dure avec elle. Je la trouvais nulle, pas assez sure d’elle, enfin pas très débrouillarde comparée aux autres. Elle était si maladroite ! Elle rougissait tout le temps. Elle se mettait à pleurer tout à coup, et devant tout le monde. À cause de toutes ses gaffes, je lui faisais moyennement confiance.

Même ces dernières années. On ne peut pas dire qu’elle était très professionnelle. Il lui arrivait de réagir de manière si imprévisible, ça n’avait aucun sens. Je lui disais de s’accrocher, que ce n’était pas grave, que de toute façon, elle allait bien finir par rentrer dans le moule, et que finalement, tout le monde la trouverait parfaite. Bon, elle ce qu’elle voulait je crois, c’est se faire remarquer. Coûte que coûte. Même si ça voulait dire pleurer en public devant tous ses collègues. Pas de soucis… J’étais désespéré…

Bon, c’est vrai que lorsque je croyais en elle, elle réussissait bien. Elle se sentait à sa place comme on dit.  Mais je ne le remarquais pas vraiment. Je dois dire que la plupart du temps, je me concentrais surtout sur ses échecs. Je voulais qu’elle progresse, qu’elle devienne enfin irréprochable. Celle à qui l’on fait confiance. Et pas cette fille trop spontanée, qui parle beaucoup et qui met tout le monde mal à l’aise.

Puis il y a quelques mois, j’ai compris qu’elle avait raison. Que je ne pourrais pas la changer. Que si je voulais rester avec elle, je devais l’aimer, telle qu’elle est. Telle que je l’ai choisi. Que je pouvais arrêter de lui dire quoi faire dans une tentative désespérée de la faire évoluer. Elle m’a fait comprendre que mon manque de soutien lui faisait du mal. Que si je continuais, la séparation était inévitable. Qu’elle me quitterait définitivement. Alors depuis peu, je l’encourage du mieux que je peux. J’ai encore des réflexes « protecteurs » mais qui, je m’en rends compte, ne servent à rien, au contraire. Ils ne la rendent que plus maladroite, timide et malheureuse. Donc j’ai décidé de l’aimer. De l’aimer du plus profond de mon coeur. Depuis quelque temps, on a décidé de se marier.

Je ne lui ai pas demandé sa main, j’attends de me sentir prêt.

Tu l’as compris, mon meilleur ami avec qui je suis en couple depuis 30 ans, c’est moi. Enfin pas vraiment moi, mais la partie contrôlante et peureuse qui veut me préserver des situations difficiles, mais qui pour ça, en crée des bien plus compliquées encore.

C’est pour quand le mariage ?

Se marier avec soi-même

¤ L’auto-mariage

Le mariage est un rite de passage vers l’âge adulte, le partenariat, la famille et l’amour profond. Mais il existe aujourd’hui ce qu’on appelle l’auto-mariage. Je ne sais pas si tu en as déjà entendu parler. C’est dans l’air du temps.

La première fois que j’ai vu ce mot, et lu sur ce concept, j’ai trouvé ça plutôt drôle et même un peu égocentrique. Pourtant, quelque chose m’a fait réfléchir dans tout ça.

La seule personne avec qui tu es et seras jusqu’à la fin de tes jours, c’est toi. Autant t’aimer et t’engager dans ce sens.

Le mariage de soi est un rite tout aussi profond que le mariage classique. Il demande de la préparation, tout comme lorsqu’on épouse quelqu’un, mais les milliers d’euros de dépenses en mois.

¤ Un rituel de transformation

Il te permet de proclamer pleinement ce qui est vrai dans ton cœur. C’est une  cérémonie, une initiation à soi. C’est un engagement. Qu’il fasse beau, ou qu’il pleuve à torrents.

C’est se permettre d’être au premier plan de ta vie. C’est une belle déclaration à te faire.

De mon côté, je m’y prépare. Doucement. D’ailleurs, je pratique mes affirmations quotidiennes pour incarner la déesse qui est en moi.